21.2.09

Imparfaite. 

1-0 la vie.

19.2.09

grey room.

Entre toi et moi, sur le divan IKEA qui a trop vu de larmes, de baisers, de gens différents et de fous rires pour sa jeune vie, y'avait un fil invisible. Un fil conducteur de ton coeur au mien, un fil défectueux, qui griche un peu, la communication se fait pas, un mur d'incompréhension et tout un fleuve de larmes qu'on tentait de combattre en baissant le menton et évitant le blanc des yeux de l'autre. Entre nous, j'trouvais pu la longueur d'ondes, j'avais une longueur d'avance, je le savais, et le temps que tu me répondes j'avais changé de fréquence. Si pour moi tout mène à une certaine évidence, toi tu flottais dans ta naïveté, dans ton enfance. 

Pour que tu me suives et retrouve le battement de notre histoire paradoxale tellement tordue qu'elle avait sa place au bord du téléroman, j'te l'ai racontée du début, du plancher de danse où nos corps tressés ont commis l'irréparable, du commencement de la partie avec ses règles et ses contraires, en passant par la violence de tes mots une nuit de janvier, en glissant sur mon insistance, en m'attardant sur notre auto-destruction, sur ta façon de me tenir la tête, de fourrer la tienne dans le creux de mon cou, sur ma manière de mettre mes deux mains dans tes poches, de tirer sur ton t-shirt et coller ton torse au mien, j't'es redis à quel moment le personnage improvisé du sentiment est venu se mêler de me troubler, j't'es expliqué mon calvaire du mieux que j'pouvais, j'ai mis la faute sur ton silence, tu l'as mis sur notre insouciance. 

On s'entendait pour dire qu'on ne pouvait vivre l'un sans l'autre, on s'entendait pour dire que notre plan avait échoué. J'voulais que tu te mettes à genoux, que tu cris, que tu me laisses pas partir, et j'voulais m'enfuir, avaler la pilule rouge pour t'haïr, tirer un trait sur toi. J'avais envie que t'aies peur, que tu réalises qu'à tout moment je peux disparaître, j'avais envie que tu me donnes de l'importance, que tu sois incapable d'imaginer un futur sans moi dedans, en couleurs, j'avais envie d'être égoïste, j'voulais te guérir du mal qui barbouille ta vraie nature avec mes lèvres pour seul remède. Et pendant que tu t'effondrais, que t'avais l'air d'un enfant perdu sur ce divan qui avait supporté tant de nos crises, je mourrais en essayant de ne rien laisser paraître. Je faisais comme si je t'avais rayé de ma vie, comme si tu n'étais plus qu'un ami. Rien que ça, un parmi trop d'autres, jeté de ton podium, poussé de mon piédestal. Je ne laisserai jamais rien paraître, mais si tu savais à quel point c'est plus facile de te sourire que de te maudire. Je me torture à croire qu'un jour ça reviendra, qu'un jour tu referas de moi ton secret, je me torture à savoir qu'il n'y a que moi dans cet état. Ce soir-là, c'est toute la peine du monde qui tombait du ciel. Ça ne nous empêcha pas de délaisser ce divan et de sortir laisser la trace de mon combat dans la neige de la rue Ahmerst.



(«Sometimes days are so hard to survive, a million ways to bury alive.» - Kiss)


18.2.09


«J'me sens écrivaine depuis j't'ai rencontré. 
Ton histoire est la mienne, Montréal pourra témoigner.» 



J'ai envie de te bouder. 
Les mots que tu m'as fait écrire n'ont plus de sens ce soir. 
Mais je t'aime toujours tu sais.
fuck. 


PS: Et si on s'était offert le corps et l'âme à la fois? Et si... 




moffatt. 

From P. to J. 
Here's something you did not know:
Some girls wish they were you. As pretty, talented and well surrounded as you. I tried to be someone else a thousand times, I failed every single time. 
He loves YOU the most.

Here's another thing you did not know:

Writing is easy. You'll see. Another sweet addiction. 
Enjoy. And good luck. Do not follow anyone. Create. 


11.2.09

Belief - Gavin DeGraw
Citywide Rodeo - The Weepies



Journée londonienne, des bottes d'automne qui barbottent dans les flaques de la mauvaise saison, c'est décidément vêtue de gris et trempée d'Est en Ouest que Montréal est la plus belle. Qui vivre est plus facile, qui exister est moins complexant. 


Le journal de ma vie, encore à la recherche d'une intimité à partager, a été exposé sur scène, a été secoué de mouvements et soufflé de poumons d'inconnus aux âmes plus grandes que ce que la vie a à leur offrir. Les épaules vers l'arrière et le menton en avant, complètement ouverte, au diapason avec les propositions de chemins de vie qu'on me projettait, j'ai revu le frisson dans mon dos, j'ai revisionné mes joues se rosir, j'ai regardé le vertige dans le blanc des yeux. Et l'aridité de mon coeur m'a sauté au visage. Et mon trop-plein de souffle m'a dérangée. Me lever de mon siège et courir. Courir jusqu'à m'essoufler, courir jusqu'à me retrouver le souffle coupé. Jusqu'à atteindre un semblant d'enivrement. L'absence m'enlace et me lasse. L'exaltation des premiers jours, le trouble de l'instant, la névrose, la folie, les tremblements, le temps qui se pousse, le temps qui se bute, les hauts le coeur, les coups de coeur, les battements de coeur...



L'enfant prise dans un corps de femme a fait place à la femme coincée avec l'âme de l'adolescente amoureuse, et sans penser à personne elle murmure: tu me manques. 




Des milliers de baisers un à un de mes lèvres à tes lèvres déposées
Des millions de moments instantanés de bonheur effacés, disparus en un battement de coeur
Des milliers de mots doux sur des pare-brises envolés
Numéros composés sans jamais oser parler
Bouts d'aveux déchirés dans des corbeils à papier, les défroisser, les recoller, lire et les garder.
Des milliers de caresses au millimètre carré
Des milliers de cris, de souffles à nos bouches échappées
Tant de ciels effleurés, touchés, sommeil emmêlé
Prier comme si tout ça n'avait jamais été 
Je voudrais que vous ramassiez dans des grands sacs poubelles 
les paroles oubliées, des plus banales aux plus belles, 
qu'aucun ne se perde de ces instants si précieux
Ces phrases ont été dites, ces moments ont eu lieu. 
Toutes enregistrées, ajouter le son, les odeurs
ADN, empreintes, mais que jamais rien ne meurt. 
Ce million de films de nous n'est pas du cinéma...
Toutes les scènes perdues que l'on ne jouait pas. 
Sincère, démasqué, fragile et vrai de candeur, nous revoir ainsi nous rendrait peut-être meilleur. 
Des milliers de baisers, en un clin d'oeil... oubliés. - Goldman.



77 millions de coeurs solitaires. 

7.2.09

(closure)

I wish I was your favorite. 
I wish you thought I was the reason you're in the world. 
I wish my smile was your favorite kind of smile. 
I wish the way I dressed was your favorite kind of style. 
I wish you couldn't figure me out but you always wanted to know what I was about. 
I wish you'd hold my hand when I was upset. 
I wish you'd never forget the look on my face when we first met. 
I wish that you needed me. 
I wish that you knew when I said two sugars I actually meant three. 
I wish that without me your heart would break. 
I wish that without me you couldn't eat. 
I wish I was the last thing on your mind before you went to sleep. 

Pour nous. Pour hier soir. Pour hier tard. Dans le sous-sol. 

Et c'était la dernière fois que j'en parlais.
Du moins ici

2.2.09


J'arrive entre ce que tu es, ce que tu dégages et ce que tu crois être et il y a beaucoup trop d'espace
De l'espace à ne jamais se trouver, à douter pour toujours, du fond de vérité...
De l'espace entre ce que j'ai cru et ce qui est. 
Mais c'était si beau vu de loin, j'en suis presque tombée. 
Je croyais te lire, mais entre ce que tu es, ce que tu dégages et ce que tu crois être il y a beaucoup trop d'espace. 
De l'espace que toi-même ne sait habiter, que tu perds à toujours douter
À tellement te mentir, tu finis par te croire 
Mais c'était si beau vu de loin, on croyait presque que tu ne faisais qu'un...
C'était si beau vu de loin, un moment j'ai même cru que c'était toi... mais tu n'étais pas là. 
- espace. amylie.
 
My life's fucked up. And you fucked it. 
(fiction.)


9 juillet 2009. Alicante. Espagne. 

- T'as tu chaud toi?
- Non... J'suis bien là. Pourquoi?
- Parce que moi oui.. je me meurs. 


Tu venais de débarquer ici. Sans m'avertir. Sans email, sans carte postale.. quelque chose. T'as osé sortir de ton Plateau et te pointer ici. Sans savoir que si j'suis partie, c'est pour te fuir, si j'suis ici, c'est parce que tu me nuis. T'es con. T'as roulé vers l'aéroport en rêvassant, moi j'laissais ma trace dans c'pays en t'effacant. T'as pas vraiment le droit de te permettre d'arriver ici comme ça. Avec tes valises pleines d'Elliot Smith et des Weepies. Avec ton odeur dans l'air qui venait tout juste d'enfin me quitter la peau. Avec ta beauté beaucoup trop évidente sous ce soleil d'Europe. Tu peux pas me faire ça. Sans remords, je te demande de booker le prochain vol pour Montreal. Ou va t'éclater en France, j'en ai rien à foutre. Mais va-t'en. Ça allait. Je change ici. J'ai troqué mes robes noires et mes talons vernis pour une robe blanche et une ceinture de cuir. Je me lève tôt. La lumière ne me fait plus peur. Je me lève tôt et j'parcours la ville jusqu'au bout, à pieds, jusqu'où les touristes se bousculent et que les rues se tortillent. J'suis d'ici maintenant. Loin de toi. Loin de nos calvaires. J'me sens libre depuis que tu m'as libérée de ton étreinte. Tu me frustres. Pars esti. J'y crois pas à tes sacs de faux bohème et ton aventure d'égocentrique. Ton périple en surprise mal réfléchie. Sors de cette auberge pleine à craquer de fugueurs en mal de l'âme. Tu vois bien que t'as les yeux qui brillent trop pour ce genre d'endroit. T'illumines l'étage. Non, franchement sors d'ici. Ton corps ne me suffit plus. Ton odeur me dérange et ce que tu dis me rejoint plus. J'ai grandi. L'enfant que tu tenais par la main est mort quand tu m'as déserté. Et dans ma nouvelle vie de grande fille j'suis partie en guerre contre toi. À distance. Loin, loin pour que tu me suives pas. Alors j't'en pries. Retourne à la maison. Je faisais du bon boulot avant que tu viennes me déranger. 


- Hé... Pourquoi t'es là?.. J'veux dire, pourquoi t'as fait ça?
- ... Je sais pas. Pour vrai. J'ai suivi une pulsion..T'es pas contente? 
- C'est fini. Et c'est ta faute. J'veux dire... C'est ton move. J'comprends pas ce qui t'as pris. 
- J'y est même pas pensé. Ça se pouvait pas la vie à Montréal avec toi qui est pas là. J'me suis pas posé de questions j't'es suivi. J'm'excuse. 
- Ouais. Tu peux pu me suivre comme ça. 
(Ça me tue à chaque pas que tu fais) 


De toutes mes forces, du haut de ma vie, j'aurai tenté de te fuir, de me verrouiller le coeur et me fermer les paupières. Je vais toujours courir et me cacher jusqu'à ce que tu te décides à me chercher. Au-delà des galères, des envies d'haïr, au-delà des tempêtes et à dos de p'tite cuiller jusque de l'autre côté de l'océan, jusqu'à l'autre rive, je t'aimerai à contre-courant. 


- J'suis désolée. Tu peux pas rester. J'peux pas me faire ça. Avancer au gré de tes vagues d'humeur, suivre le courant de tes battements qui manquent sérieusement de rythmique. Je vais crever. 


Et c'est ainsi que, les cheveux en chignon, les joues en feu et les yeux à marée haute, je te laissai là, près de ce quai-là, qui craque d'un trop plein de souvenirs... à mon tour, je te laissai là. Perdu. Une aile en moins.