25.10.09

is love alive?

(le dernier hit radio jouait bien trop fort dans ce bar sombre illuminé de ces visages qui ne changeront jamais)

j'ai dévalé les escaliers dès que j't'ai aperçu. j'espère ne pas t'avoir serré trop fort.

- je t'aime tellement...
- moi plus.
- ...
- on fait roche-papier-ciseau pour savoir qui aime le plus qui.
- t'es con!

*** 1 2 3 !

moi papier. toi ciseau.

t'as gagné. tu m'aimes plus que j't'aime.
je gagne.








- «c'est d'l'amitié, mais comme en mieux... c'est d'l'amour en plus profond.»







21.10.09

where the wild things are

something filled up my heart with nothing
someone told me not to cry
but now that i'm older
my heart's colder
and i know...
that it's a lie.



L'aube avait ce je-ne-sais-quoi de cruel depuis quelques temps. Depuis le froid peut-être. Pas celui dehors, celui en-dedans. Ce froid qui me gèle les doigts et m'empêche de tendre un mot ou mes bras vers celui qui me fait face. Ce froid qui crispe mon visage et remet mes émotions à zéro, mon moral sous zéro. Ce froid qui me cloue au lit jusqu'à me donner un teint gris. Il coïncide avec l'arrivée de l'automne et de mes gants de laine, mais vraiment ça n'a rien à voir. L'aube me tirait d'un ailleurs meilleur que la vie depuis quelques temps et chaque fois j'lui en voulais. De me faire tomber de mon propre ciel, de me sortir de ma torpeur truffée de rêveries que j'préfère taire, de me forcer à saluer la réalité avec mes cheveux encore tout ébouriffés. Moi qui a toujours eu peur dans le noir, il avait ce je-ne-sais-quoi de réconfortant depuis quelques temps.

Et n'essayez pas de comprendre pourquoi. Pourquoi on a tant de mal à me réveiller, pourquoi la lumière me fait mal aux yeux, pourquoi mon vernis est plus foncé, pourquoi ma voix tremblote sur vos boîtes vocales, pourquoi ma valise n'est jamais complètement vidée, pourquoi j'ai toujours les cheveux attachés, pourquoi j'cris pour me faire taire et pourquoi le silence est mon enfer.

Parce que j'me suis seulement laissée bercer, puis emportée par un courant. Un courant de mélancolie bien trop fort pour mon âme empreinte de fragilité. Je me suis fondue dans cette masse de coeurs qui se craquèlent puis éclatent, dans cette foule de regards vidés par octobre et sa manie d'essayer de nous foutre à genoux, j'suis disparue en même temps que l'espoir qui planait au-dessus de nos têtes dans le numéro de septembre. Toutes ses épaules qui se courbaient, ses yeux qui s'embrouillaient de larmes, ses mentons qui plongeaient au sol, je les ai imités. Mieux que ça: j'm'en suis saoulée. J'y ai cru à notre naufrage saisonnier, si son coeur se brisait, le mien aussi avait le droit de se décomposer.


Ce courant a presque eu raison de nous.


Mais doucement on a appris à fermer les yeux, à courir dans l'imaginaire, à s'y réfugier. En plein jour se permettre de rêver, day dreaming, prendre la fuite dans un ailleurs et respirer.


Escaping... where the wild things are.

Et étrangement, la vie nous paraît plus belle chaque fois qu'on en revient.
Je vous promets.


Inside all of us is a wild thing.






7.10.09

our finish line is at the foot of my bed.


Les pieds croisés en l’air et la tête au plancher comme pour me brasser les névroses et me secouer les chagrins des derniers temps, je revivais tes mains sur moi chaque fois que mes paupières se fermaient. Un court instant ou le temps de revoir une scène entière. Notre histoire est plus claire quand on la regarde à l’envers.


***


Du plus loin que j’me souvienne (et j’ai une sale mémoire, j’ai mis les hommes de ma vie dans l’pétrin bien des fois grâce à cette force), on a toujours couru toi et moi. Je t’ai couru après comme une gamine, avec trop d’enthousiasme et bien maladroitement, pis tu m’as couru après comme un homme, avec le goût du défi mais un manque d’audace dans les yeux. On s’est mis à courir envers et contre tous. Tu me dépassais de 6 années de vie, mais du haut de ma ptite jeunesse, j’étais déterminée à te rattraper, quitte à courir en solitaire et que tu m’attendes à chaque halte, le temps d’un baiser caché et d’un autre pas assumé. On a souvent couru jusqu’à l’épuisement. On s’est arrêté pour s’abreuver auprès de quelqu’un d’autre, une âme de notre calibre qui nous reposait un moment, puis ben je te voyais filer à toute vitesse et je n’pouvais pas te laisser gagner. Je te suivais toujours. Plus forte et plus femme. Un marathon plein d’obstacles et de détours.


Et sans m’en rendre compte, j’ai trouvé ton rythme, mes battements se faisaient aller sur les tiens, en même temps, le fil d’arrivée se dessinait (enfin, que tu m’dirais).


À ce moment précis, j’ai ralenti et j’ai regardé derrière moi, derrière nous. Tout le chemin que nous avions parcouru me surprenait un peu. C’est qu’avec tous les imprévus, tous les soupirs et les envies d’cesser de courir (avouons que le défi était grand et la course à risques), j’croyais jamais qu’on se serait rendus. J’t’es pris par la main, un goût de bout du monde me pincait l’coeur, et j’mourais d’envie que tu me suives.


Le fil d’arrivée s’était déchiré. C’était gagné. J’nous croyais franchement invincibles.


On est tombé à genoux. Toi pour moi, moi pour toi.


La course avait été si longue, on avait vieilli, moi de corps, toi d’esprit.


Nous avions d’quoi être fier. «Je t’ai, tu m’as» que j’me retenais de te chuchoter depuis mes treize ans. Y’avait plus rien pour nous arrêter.


***


Sauf moi peut-être. Le bonheur coincé au fond de mon ventre ne me suffisait même pas. Le fil d’arrivée n’était plus le signal de départ que j’m’étais imaginée pour nous. Des fourmis dans les jambes et un coeur au bord des lèvres, j’voulais courir. Et j’voulais que tu me fasses courir, quitte à ce que tu t’essoufles avec une autre pour quelques kilosemaines. J’voulais emprunter d’autres pistes, te fuir et que tu me rattrapes, te semer et que tu m’retraces. J’pouvais pas rester en place. Pas avec toi. Même si j’avais mis tous mes rêves olympiques dans ta poche de hood. On faisait équipe en étant des éternels rivaux. Et cette vérité m’résonnait dans les talons à chaque pas, à chaque bouffée d’O2.


***


Et depuis que j’t’es raconté, que t’as accroché tes runnings et déclaré forfait, j’ferme les yeux dès qu’je peux et je me rejoue la fin de la course. Une reprise. Au ralenti. J’tente de comprendre ce qui s’est passé entre le coup de sifflet et mon envie trop forte de courir plus vite que toi. De courir sans toi.


J’avais tellement rien vu venir (quand on court, ce qui nous entoure s’embrouille, c’est flou...) que j’avais acheté des billets de spectacle pour nous, pour ton anniversaire.


J’suis allée les chercher ce weekend. Le gardien de sécurité m’a cruisé, m’a dit: «ben à vendredi prochain!», pis j’ai répondu avec un sourire en coin à son clin d’oeil. Incapable de lui dire: «non, c’est plus pour moi... Je les ai vendues...»


Ces billets-là sont le symbole de notre échec. De mon échec même. Si ça te fait sourire entre deux virages.


Pis j’me rejoue la course au complet. À l’envers. Je revis tes mains sur moi chaque fois que mes paupières se ferment.