28.6.10

i want you to notice


Il m’a laissé en plein élan, je filais à toute vitesse quand il m’a fait percuter son mur, je courais bien plus vite que lui, comme d’habitude, quand il m’a fait trébucher.
J’ai eu envie de continuer ma course sans lui, l’écarter de mon chemin et faire battre mes jambes en plein orage, le danger de s’arrêter est grand quand on va si vite.
Un peu amochée, les genoux ensanglantés et une envie de pleurer.


Courir jusqu’à d’autres ayant la même destination.


Courir avec le cœur qui fait un tout un tapage. L’idée de m’ouvrir la cage et de le libérer de ma poitrine comme Gnarls Barkley dans son clip Who’s gonna save my soul m’était géniale.
M’ouvrir la cage thoracique, m’arracher c’cœur et le lancer sans trop de force en espérant que le coureur derrière moi le recevra en plein visage et qu’il s’en étourdira. Qu’il en tombe au sol et le garde bien serré contre lui jusqu’à ce qu’il me rejoigne pour mon opération à cœur ouvert.

Ct'un peu ça que j'avais en tête au dernier match. En t’voyant courir derrière moi. Rattrape-moi donc...

10.6.10

take a chance on romance


Je vous jure qu’on a essayé, qu’on a tout fait (ou presque) pour vomir tous les restes de l’autre qu’on avait dans le corps. Je vous jure qu’on s’est lancé le défi d’un silence quasi-éternel ou du moins jusqu’à ce qu’on oublie l’odeur de la peau de l’autre. Je vous jure qu’on s’est promis ignorance. Croix d’bois, croix d’fer. Promis juré bisou. Promis juré craché. Promis juré chapeau pointu assis.



À deux envers et contre nous on s’disait qu’on avait qu’à suivre les règles du jeu que d’autres avaient statuées pour nous. D’autres qui ont eu tellement mal, d’autres qui ont préféré fermer les yeux et s’endormir sur la cruelle mélodie du générique final. Les imiter. Les jouer. Banaliser. On n’se trouvait que quelque part dans le palmarès des histoires éclatées.


Histoire éclatée après avoir été écrite sur nos draps de papier blanc. De nos laideurs à notre intimité, de nos éclats à nos grands feux, tout aura été composé, encré, semi-publié.

Et y’a une âme à qui on venait d’arracher une aile qui s’est retrouvée à nicher dans notre lit manuscrit. Qui en a fait la lecture, avec nous pour protagonistes violés devenus spectateurs.
Spectateurs sonnés, pris, comme envoûtés qu’il dit, comme troublés que je dis.

L’âme ulcérée s’est mise à pleurer. Un puissant rappel de ce qu’elle subi, une émotion venue de l’indescriptible beauté de tout ce qu’on s’est dit, une rage de nous imaginer divisé que je me plais à supposer.



Bornés à l’idée de se crever, de s’écraser, mais dans l’incapacité de se défaire du caprice de nous aimer.


À la grande quête des envies, à l’étude des prochains virages, dans cette histoire il faut s’oublier le crâne et se faire taire pour de bon. La confiance aux regards, la relecture des phrases bercées pour l’autre, l’impossibilité de s’exorciser.

Au risque d’un malheur on aura tout tenté.
Juste parce qu’on sait bien que le malheur qui nous sera jeté à la pensée d’être passé à côté est bien plus effrayant.

Au grand dam du bonheur on aura tout essayer
Katherine Pancol a écrit, « Le bonheur, on l'attend toujours avec une majuscule, mais il vient à nous sur ses jambes frêles et peut nous passer sous le nez sans qu'on le remarque. »
Parce qu’on le cherche trop, parce qu’on se dit que ça n’peut pas qu’être ça et qu’à quelque part y’existe un endroit sans zones grises, tout en blanc, tout en blanc tout le temps. Mais t’as pas un sou et les humeurs dans la balançoire. Mais j’suis une sale princesse qui ne sait pas trancher entre la femme et l’enfant. Mais on est pas banal.



Aujourd’hui j’t’offre le bonheur sur ses p’tites jambes, avec mes mots parfois plus grands que moi, avec mon âme toujours toute nue devant toi. Tu vas quand même pas refuser ça.

6.6.10

A pillow's on your side instead of you.


«Partir, c'est mourir un peu, disait Alphonse Allais.
Dans mon cas, il est parti, et ça m'a tuée beaucoup.»
- fol allié. patrick dion.



On a tenu 10 jours sans se dire un mot. Dix jours à se faire croire que oui, ça avait du bon se fuguer de la vie de l'autre. Dix jours à se dire que oui, l'autre était probablement mieux sans notre «nous» de toute façon. Dix jours à se demander ce qu'on allait bien faire de tout le temps vide qu'on se consacrait.

Dix jours, et on se croyait capable de continuer de les additionner. 2 semaines, 1 mois, 2 mois. Que ça irait la vie. Que ça irait...

Jusqu'à un certain point ça a fonctionné. Jusqu'à un certain point, on ne s'en trouva que moins insomniaque et plus en vie selon les autres venus déranger notre absence mutuelle.

Nos longues distances avaient quelque chose de rassurant.
T'avais probablement supprimé la photo de nous gardée en coin sur ton fond d'écran.
Et j'avais certainement rempli mon crâne de tes travers, de tes calvaires.
Me rappeler jusqu'où mes accalmies sont plus saines que tes silences.

Nos longues distances avaient quelque chose de paralysant.
T'es où? Tu fais quoi? T'es bien où t'es? Tu passes une belle soirée? T'as du mal à t'endormir dis? Y'a qui à tes côtés pendant que j'suis entourée de gens qui jasent de futilités jusqu'à m'rendre sourde?

Un jour ou l'autre on allait y mettre fin, en se pensant au-dessus de nous, en pensant avoir tous les deux signé la grande finale. Comme déjà prêts à la métamorphose.

Ce jour vint m'prendre de court. T'as tissé un tas de mots ensemble et tu me les a envoyé trop tôt. J'n'étais pas prête.

Parce que tu sais ce que j'étais en train de faire? Me saouler d'un autre. En te cherchant dans chacune de ses phrases. En m'impressionnant de la force qu'il a et qui te manque tant parfois. En lui souriant comme je t'ai souris la première fois.

Ça t'fait quoi? Parce qu'au final, moi, ça m'réconforte peu.

J'n'étais pas armée pour te voir cliquer sur Envoyer. Recevoir le genre de phrases si justes qui m'fait dire que tu m'connais si bien. Dans un doux français, et dans un anglais tranchant parce que la puissance des dires nous gêne.

J'n'étais pas armée, mais j'ai décidé de combattre quand même. De te répondre comme une femme qui a grandi depuis toi. De te répondre avec un certain détachement qui ne m'appartient pas et qui m'en voulait à chaque virgule.

De ton côté, t'as laissé une âme aussi blessée que la tienne et probablement autant que la mienne s'asseoir près de toi, le temps qu'elle prenne un peu de repos. Tenter de soigner un coeur, alors que le nôtre n'est pas encore en bon état, est-ce qu'on a le droit de faire ça? Paraît que pour lui faire voir qu'on se fait tous vivre les mêmes tourments, tu l'as fait entrer dans notre histoire. J'aurais aimé voir ses yeux pendant que tu lui racontais. Ça ressemblait à quoi? Une genre de compassion ou un grand chagrin?

J'ai pu voir ses yeux quelques jours plus tard quand un besoin de souffler sur d'autres murs que les tiens t'as pris. Sortir du gris de la ville quelques jours et pénétrer tout le bleu qui m'entoure ici, ce n'était pas une mauvaise idée. Deux coeurs amochés qui roulent sur le bord du fleuve, si tu savais le nombre de fois que j'ai parcouru cette route. Je n'croyais jamais te savoir la traverser sans moi par contre.

Vos yeux fatigués montraient encore un peu de leur brillance quand j'suis passée vous chercher.
Te voir avec une autre que moi, ça donne un coup. Je sais bien qu'entre vous y'a pas le vertige et les battements, je sais bien. Mais tu comprends.

Tu t'souvenais de mes yeux même pas homologués? Parce que j'm'étais efforcée à oublier le bleu dangereux des tiens.

C'est cliché hein? Mais j'trouve rien d'mieux.

T'avais un «j'ai pas vraiment l'droit d'être ici» dans l'regard quand je t'ai traîné dans ce bar qui éclate mes nuits.
T'as raison. Après que ta tempête aie eu raison d'moi, les gens d'ici ont tout fait pour que mon corps évapore tout ce que j'avais d'toi en moi. Te voir à mes côtés, dans toute ma faiblesse, moi qui a toujours été d'une force inébranlable devant eux, ça effraie j'imagine.

Soirée qui s'est étirée dans mon sous-sol avec une p'tite peine de t'y laisser alors que j'remontais les escaliers vers ma chambre, un oreiller à mes côtés comme pour te remplacer. Nuit assommante.

Et réveil digne d'où je viens. Le soleil debout d'bonne heure pour veiller sur les montagnes d'en face et ma famille pour en faire trop, mais le faire tellement bien.

J't'ai fait monter dans ma voiture pour passer chez le cordonnier.
En vrai, j'crois que les deux on avait simplement envie d'être ensemble un peu.
On avait pas tant de choses à se dire. On avait pas à se regarder dans les yeux.
Juste envie d'être un peu l'un à côté de l'autre.
Parce qu'on s'apaise. Et parce qu'au fond, on était content de se voir.

Toi et moi faut éviter de se regarder trop longuement.
La raison pour laquelle on a abandonné notre histoire en plein milieu du premier voire du deuxième chapitre peut facilement nous échapper.
Et quand tu oses un de tes baisers y'a de quoi me perdre dans les tourments les plus aériens. À savoir si t'as envie d'moi un instant ou une éternité j'arrive pas à m'y retrouver.

Parce que si tu mets tout de côté un instant, tout ton calvaire tous tes travers.
Parce que si tu mets tout de côté un instant, tout l'mal tous les démons.
Juste un instant.
J'suis là dis?

"One day I'll be good for you" que tu m'as soufflé en partant vers l'Est, ces chemins que tu aurais dû voir dérouler avec moi, c'est d'où je viens après tout. J'aurais dû te montrer.

Et tu sais quoi, j'crois que ouais. One day, you'll be good for me. "I knew the first time you looked deep into me that our story would be grand. It just hadn't its chance to live fully...Yet." que je t'ai répondu dans cette langue empruntée pour masquer nos intimes vérités.

Les démons, les âmes grises, et si l'temps n'avait pas le remède cette fois?
Et s'il fallait seulement s'armer de courage, faire face, même s'il vente fort, même si l'inconstance des choses nous rassure temporairement que tout va bien, et s'il fallait seulement se lever debout et crier à tout ce tapage qui t'hante l'esprit d'se taire?

Y'a le bonheur qui attend qu'on le vive avec tous les éclats de notre monde.

La pluie a tombé tout le weekend.
Comme si on avait retenu dans le ciel notre histoire inachevée tout ce temps et qu'elle se déversait enfin sur nous.
Que tombe notre averse.

Tu portais mon t-shirt préféré samedi.