3.10.10

lullaby

Dimanche soir. Un peu tard. Un peu trop tard pour entreprendre quoi que ce soit. Un peu trop tard pour forcer du bras une inspiration quasi-absente ou du moins qui court franchement vite chaque fois que j'tente de l'attraper pour la faire souffler un peu et lui faire cracher le noir de ses poumons sur le blanc de mon incapacité à plaquer des mots qui font sens sur lui.
Un peu trop tard, mais en lui soufflant bonne nuit avec que ma voix et à travers un écran dont je pourrais me passer, y'a des soupirs d'amoureuse qui avaient envie de venir s'éteindre ici.

Lui, c'est mon impossible beauté, ce que j'ai d'plus grand et ce qui me rajeunit de 15 ans (oui, du haut d'mes 20 ans). C'est mes yeux larmoyants d'un bonheur trop improbable, mes lèvres retroussées et mon sourire candide, mes cheveux lousses par souci d'lui plaire, mes mains qui s'agrippent à sa peau comme s'il allait mourir demain, mon corps qui veut s'y fondre, jamais assez proche de son torse, devenu ma sécurité absolu, mon abri, ma maison.

Lui, c'est mon envie de danser, de faire aller mes pieds au rythme de ce qui va bientôt exploser dans ma cage thoracique, mon envie de demeurer éveillée jour et nuit, de sautiller sur mon lit de draps blancs un dimanche matin où il préférerait tant dormir, mon envie de bouger, de courir, de crier, de vivre plus fort que jamais, avec une intensité mal contrôlée dans le ventre, avec une force insoupçonnée dans les jambes.

Lui, c'est mon doux réveil, mes folies nocturnes, mon besoin de m'élever, de déployer ces ailes que je n'aurai jamais et de les faire battre jusqu'à lui qui est parfois tellement trop loin de mes yeux, c'est mon regard qui se détourne peu importe qui me fait face, mon regard qui se détourne parce que mon esprit préfère se remplir de tout ce que nous sommes, tout le temps, tout le temps, tout le temps.

Lui, ma grande romance, ma nouvelle croyance.

La vie qui s'embellit, mes joues qui rosissent, mon menton qui se relève, mes genoux qui faiblissent et mon coeur qui éclate, qui déborde.

Fermer les yeux, faire un voeu futile, ne souhaiter rien d'autre que ses yeux qui visitent la profondeur des miens, toujours, toujours.

Lui, c'est ma plume qui se trempe les poils dans une eau de rose et qui assume avec un peu de mal tout le trop simple des mots qui en ressorte.

Mmm.

Bel amour.

Lalalala...






29.9.10

Pour un p'tit moment, ce blog servira de milieu d'évaluation pour un cours.
Hum.

15.9.10

crawled out of the sea.


Le 1er juillet. Ça a commencé le 1er juillet.

C’est facile à retenir tsé. Le premier.

Un noeud dans les tripes, une peur des vertiges qui ne m’avait jamais habité avant dans l’ventre. Ça a commencé à s’installer doucement, à prendre niche dans mon corps sans trop me déranger l’âme, à s’abriter dans mes poumons sans trop m’couper le souffle. La vie déambulait sans trébucher.


Le 1er juillet. Ça a commencé le 1er juillet.

J’me suis hissée jusqu’à la toute pointe de mes pieds, tenter de m’assumer plus grande que la vague qui prenait forme dans mon estomac. Relever le menton et haleter vers le haut, les deux yeux qui nagent déjà, haleter vers le haut jusqu’à ce que la vague n’avale que ce qui traînait de mes tracas depuis un moment déjà. «Prendre sur moi»


Le 1er juillet. J’me rappelle très bien, c’était le 1er juillet.

J’lui faisais face, les talons en l’air, les orteils sous terre, le menton bien haut dans une fierté juvénile, le menton bien haut, mais encore sous le sien.


C’est ce soir de premier d’mois là que j’ai senti ma plume me glisser des doigts, filer de ma paume comme une fugue mal dissimulée. Du haut de mes orteils j’ai bien tenté de l’attraper comme on tente de sauver une facture de table secouée d’un coup de vent, j’ai fermé le poing, satisfaite, pour ne retrouver que notre histoire au creux de mes lignes.


J’ai troqué ma plume pour notre bonheur, ne sachant écrire la vie qui se met belle, ne sachant décrire ses mains qui me dessinent, ne sachant maudire ses sourires.


Je n’sais pas où débuter les recherches. Mais je la retrouverai bien bientôt. Y’a une histoire à honorer. Y’a quelque chose de grand à raconter. Promis juré bisou.

drumming song.


Se déshabiller, jusqu’à se retrouver complètement nu, rétrécir, glisser dans le trou du bain, laisser ses doigts courir comme on fait battre ses jambes sous la pluie un soir de tempête, en maudissant le ciel de se déverser , mais en le remerciant du même coup de nous exorciser. En le remerciant pour les soupirs... libération. C’est ça écrire, se secouer, vomir ses galères en barbouillant de noir le trop blanc d’un syndrôme.



Ça urge, un cri après minuit, une faim qui te donne la nausée.

Un mal nécessaire. S’exorciser l’coeur, fuir son calvaire en le couvrant d’encre et s’y replonger plus tard, le mâcher, et l’avaler.



Me déshabiller, jusqu’à me retrouver complètement nue, me grandir, glisser sous ses draps, laisser ses doigts courir comme on fait battre ses jambes un orage d’été, en riant comme au cinéma, par nuits chaudes les corps trempés n’ont rien à maudire. On remercie le ciel pour les soupirs nocturnes... Abandon. C’est ça l’aimer, me secouer, ravaler mes galères en dessinant de blanc le trop noir de cette ancienne vie.



Ça urge, un cri après minuit, une faim de lui qui m’fait battre les entrailles.

Un bien nécessaire. Se remplir l’coeur, fuir son insécurité en le couvrant de baisers et plonger le bleu de mes yeux de mer dans le vert de ses yeux parfois trop terre à terre.




Apprendre à écrire mon bonheur comme on apprend à dire je t’aime.

21.8.10

august is over.

j'ai tout mon bonheur à écrire
sans savoir quelle main choisir
j'vais les joindre et prier pour notre éternité.






j'repasserai.
mais pour l'instant il me réapprend la vie.



28.6.10

i want you to notice


Il m’a laissé en plein élan, je filais à toute vitesse quand il m’a fait percuter son mur, je courais bien plus vite que lui, comme d’habitude, quand il m’a fait trébucher.
J’ai eu envie de continuer ma course sans lui, l’écarter de mon chemin et faire battre mes jambes en plein orage, le danger de s’arrêter est grand quand on va si vite.
Un peu amochée, les genoux ensanglantés et une envie de pleurer.


Courir jusqu’à d’autres ayant la même destination.


Courir avec le cœur qui fait un tout un tapage. L’idée de m’ouvrir la cage et de le libérer de ma poitrine comme Gnarls Barkley dans son clip Who’s gonna save my soul m’était géniale.
M’ouvrir la cage thoracique, m’arracher c’cœur et le lancer sans trop de force en espérant que le coureur derrière moi le recevra en plein visage et qu’il s’en étourdira. Qu’il en tombe au sol et le garde bien serré contre lui jusqu’à ce qu’il me rejoigne pour mon opération à cœur ouvert.

Ct'un peu ça que j'avais en tête au dernier match. En t’voyant courir derrière moi. Rattrape-moi donc...

10.6.10

take a chance on romance


Je vous jure qu’on a essayé, qu’on a tout fait (ou presque) pour vomir tous les restes de l’autre qu’on avait dans le corps. Je vous jure qu’on s’est lancé le défi d’un silence quasi-éternel ou du moins jusqu’à ce qu’on oublie l’odeur de la peau de l’autre. Je vous jure qu’on s’est promis ignorance. Croix d’bois, croix d’fer. Promis juré bisou. Promis juré craché. Promis juré chapeau pointu assis.



À deux envers et contre nous on s’disait qu’on avait qu’à suivre les règles du jeu que d’autres avaient statuées pour nous. D’autres qui ont eu tellement mal, d’autres qui ont préféré fermer les yeux et s’endormir sur la cruelle mélodie du générique final. Les imiter. Les jouer. Banaliser. On n’se trouvait que quelque part dans le palmarès des histoires éclatées.


Histoire éclatée après avoir été écrite sur nos draps de papier blanc. De nos laideurs à notre intimité, de nos éclats à nos grands feux, tout aura été composé, encré, semi-publié.

Et y’a une âme à qui on venait d’arracher une aile qui s’est retrouvée à nicher dans notre lit manuscrit. Qui en a fait la lecture, avec nous pour protagonistes violés devenus spectateurs.
Spectateurs sonnés, pris, comme envoûtés qu’il dit, comme troublés que je dis.

L’âme ulcérée s’est mise à pleurer. Un puissant rappel de ce qu’elle subi, une émotion venue de l’indescriptible beauté de tout ce qu’on s’est dit, une rage de nous imaginer divisé que je me plais à supposer.



Bornés à l’idée de se crever, de s’écraser, mais dans l’incapacité de se défaire du caprice de nous aimer.


À la grande quête des envies, à l’étude des prochains virages, dans cette histoire il faut s’oublier le crâne et se faire taire pour de bon. La confiance aux regards, la relecture des phrases bercées pour l’autre, l’impossibilité de s’exorciser.

Au risque d’un malheur on aura tout tenté.
Juste parce qu’on sait bien que le malheur qui nous sera jeté à la pensée d’être passé à côté est bien plus effrayant.

Au grand dam du bonheur on aura tout essayer
Katherine Pancol a écrit, « Le bonheur, on l'attend toujours avec une majuscule, mais il vient à nous sur ses jambes frêles et peut nous passer sous le nez sans qu'on le remarque. »
Parce qu’on le cherche trop, parce qu’on se dit que ça n’peut pas qu’être ça et qu’à quelque part y’existe un endroit sans zones grises, tout en blanc, tout en blanc tout le temps. Mais t’as pas un sou et les humeurs dans la balançoire. Mais j’suis une sale princesse qui ne sait pas trancher entre la femme et l’enfant. Mais on est pas banal.



Aujourd’hui j’t’offre le bonheur sur ses p’tites jambes, avec mes mots parfois plus grands que moi, avec mon âme toujours toute nue devant toi. Tu vas quand même pas refuser ça.

6.6.10

A pillow's on your side instead of you.


«Partir, c'est mourir un peu, disait Alphonse Allais.
Dans mon cas, il est parti, et ça m'a tuée beaucoup.»
- fol allié. patrick dion.



On a tenu 10 jours sans se dire un mot. Dix jours à se faire croire que oui, ça avait du bon se fuguer de la vie de l'autre. Dix jours à se dire que oui, l'autre était probablement mieux sans notre «nous» de toute façon. Dix jours à se demander ce qu'on allait bien faire de tout le temps vide qu'on se consacrait.

Dix jours, et on se croyait capable de continuer de les additionner. 2 semaines, 1 mois, 2 mois. Que ça irait la vie. Que ça irait...

Jusqu'à un certain point ça a fonctionné. Jusqu'à un certain point, on ne s'en trouva que moins insomniaque et plus en vie selon les autres venus déranger notre absence mutuelle.

Nos longues distances avaient quelque chose de rassurant.
T'avais probablement supprimé la photo de nous gardée en coin sur ton fond d'écran.
Et j'avais certainement rempli mon crâne de tes travers, de tes calvaires.
Me rappeler jusqu'où mes accalmies sont plus saines que tes silences.

Nos longues distances avaient quelque chose de paralysant.
T'es où? Tu fais quoi? T'es bien où t'es? Tu passes une belle soirée? T'as du mal à t'endormir dis? Y'a qui à tes côtés pendant que j'suis entourée de gens qui jasent de futilités jusqu'à m'rendre sourde?

Un jour ou l'autre on allait y mettre fin, en se pensant au-dessus de nous, en pensant avoir tous les deux signé la grande finale. Comme déjà prêts à la métamorphose.

Ce jour vint m'prendre de court. T'as tissé un tas de mots ensemble et tu me les a envoyé trop tôt. J'n'étais pas prête.

Parce que tu sais ce que j'étais en train de faire? Me saouler d'un autre. En te cherchant dans chacune de ses phrases. En m'impressionnant de la force qu'il a et qui te manque tant parfois. En lui souriant comme je t'ai souris la première fois.

Ça t'fait quoi? Parce qu'au final, moi, ça m'réconforte peu.

J'n'étais pas armée pour te voir cliquer sur Envoyer. Recevoir le genre de phrases si justes qui m'fait dire que tu m'connais si bien. Dans un doux français, et dans un anglais tranchant parce que la puissance des dires nous gêne.

J'n'étais pas armée, mais j'ai décidé de combattre quand même. De te répondre comme une femme qui a grandi depuis toi. De te répondre avec un certain détachement qui ne m'appartient pas et qui m'en voulait à chaque virgule.

De ton côté, t'as laissé une âme aussi blessée que la tienne et probablement autant que la mienne s'asseoir près de toi, le temps qu'elle prenne un peu de repos. Tenter de soigner un coeur, alors que le nôtre n'est pas encore en bon état, est-ce qu'on a le droit de faire ça? Paraît que pour lui faire voir qu'on se fait tous vivre les mêmes tourments, tu l'as fait entrer dans notre histoire. J'aurais aimé voir ses yeux pendant que tu lui racontais. Ça ressemblait à quoi? Une genre de compassion ou un grand chagrin?

J'ai pu voir ses yeux quelques jours plus tard quand un besoin de souffler sur d'autres murs que les tiens t'as pris. Sortir du gris de la ville quelques jours et pénétrer tout le bleu qui m'entoure ici, ce n'était pas une mauvaise idée. Deux coeurs amochés qui roulent sur le bord du fleuve, si tu savais le nombre de fois que j'ai parcouru cette route. Je n'croyais jamais te savoir la traverser sans moi par contre.

Vos yeux fatigués montraient encore un peu de leur brillance quand j'suis passée vous chercher.
Te voir avec une autre que moi, ça donne un coup. Je sais bien qu'entre vous y'a pas le vertige et les battements, je sais bien. Mais tu comprends.

Tu t'souvenais de mes yeux même pas homologués? Parce que j'm'étais efforcée à oublier le bleu dangereux des tiens.

C'est cliché hein? Mais j'trouve rien d'mieux.

T'avais un «j'ai pas vraiment l'droit d'être ici» dans l'regard quand je t'ai traîné dans ce bar qui éclate mes nuits.
T'as raison. Après que ta tempête aie eu raison d'moi, les gens d'ici ont tout fait pour que mon corps évapore tout ce que j'avais d'toi en moi. Te voir à mes côtés, dans toute ma faiblesse, moi qui a toujours été d'une force inébranlable devant eux, ça effraie j'imagine.

Soirée qui s'est étirée dans mon sous-sol avec une p'tite peine de t'y laisser alors que j'remontais les escaliers vers ma chambre, un oreiller à mes côtés comme pour te remplacer. Nuit assommante.

Et réveil digne d'où je viens. Le soleil debout d'bonne heure pour veiller sur les montagnes d'en face et ma famille pour en faire trop, mais le faire tellement bien.

J't'ai fait monter dans ma voiture pour passer chez le cordonnier.
En vrai, j'crois que les deux on avait simplement envie d'être ensemble un peu.
On avait pas tant de choses à se dire. On avait pas à se regarder dans les yeux.
Juste envie d'être un peu l'un à côté de l'autre.
Parce qu'on s'apaise. Et parce qu'au fond, on était content de se voir.

Toi et moi faut éviter de se regarder trop longuement.
La raison pour laquelle on a abandonné notre histoire en plein milieu du premier voire du deuxième chapitre peut facilement nous échapper.
Et quand tu oses un de tes baisers y'a de quoi me perdre dans les tourments les plus aériens. À savoir si t'as envie d'moi un instant ou une éternité j'arrive pas à m'y retrouver.

Parce que si tu mets tout de côté un instant, tout ton calvaire tous tes travers.
Parce que si tu mets tout de côté un instant, tout l'mal tous les démons.
Juste un instant.
J'suis là dis?

"One day I'll be good for you" que tu m'as soufflé en partant vers l'Est, ces chemins que tu aurais dû voir dérouler avec moi, c'est d'où je viens après tout. J'aurais dû te montrer.

Et tu sais quoi, j'crois que ouais. One day, you'll be good for me. "I knew the first time you looked deep into me that our story would be grand. It just hadn't its chance to live fully...Yet." que je t'ai répondu dans cette langue empruntée pour masquer nos intimes vérités.

Les démons, les âmes grises, et si l'temps n'avait pas le remède cette fois?
Et s'il fallait seulement s'armer de courage, faire face, même s'il vente fort, même si l'inconstance des choses nous rassure temporairement que tout va bien, et s'il fallait seulement se lever debout et crier à tout ce tapage qui t'hante l'esprit d'se taire?

Y'a le bonheur qui attend qu'on le vive avec tous les éclats de notre monde.

La pluie a tombé tout le weekend.
Comme si on avait retenu dans le ciel notre histoire inachevée tout ce temps et qu'elle se déversait enfin sur nous.
Que tombe notre averse.

Tu portais mon t-shirt préféré samedi.

22.5.10

All your insides fall to pieces.
You just sit there...
Wishing you could still make love.
- radiohead.


(0:16). Batterie faible. Chronométrée j'écris comme on ne devrait jamais le faire. Pressée. Comme si on m'attendait quelque part. Mais il faut parfois faire fuir le temps pour y survivre. Courir. Assez pour oublier de quoi les jours sont faits. Assez pour oublier ce qu'on fuit après l'avoir subi. J'cours comme on me l'a montré. Sur le bout des pieds, sur le bout d'la vie.

(0:11). Batterie qui continue de s'affaiblir. Chronométrée j'vis comme on ne devrait jamais le faire. Pressée. Comme si on me bousculait vers une destination qui ne sera jamais la mienne au final. Mais il faut parfois passer nos jours en accéléré pour y survivre. Vivre vite. Assez pour oublier les bleus sur les genoux et les trous dans l'âme. Assez pour oublier pour qui les jours sont comptés. J'vis comme on me l'a montré. Sur le bout des pieds, sur le bout d'la vie.

(0:04). Batterie qui va mourir. Chronométrée j'aime comme on ne devrait jamais le faire. Pressée. Comme si mon aile manquante allait me déserter. Mais il faut parfois jouer en solitaire pour bien comprendre ses enjeux. Aimer. Assez pour faire taire les incrédules et nourrir les exilés. Assez pour oublier tout ce qui aurait à pardonner. J'aime comme on me l'a montré. Sur le bout des pieds, sur le bout d'la vie.

(0:02). Batterie en mode survie. Un peu comme tu me l'as appris quand t'es parti.



27.4.10

I find you stunning, but you are running me down.


dégel littéraire.

y'a un moment que j'me suis assise ici, y'a un moment que j'ai soufflé sur un tas de mots en boule pour qu'ils s'écrasent sur une page blanche en syndrôme depuis toi. y'a un moment que j'ai réussi à rattraper ce qu'on s'essouflait à chasser.

moment d'absence où j'ai laissé ma rage se prendre les murs et un semblant de désespoir mal calculé se déverser sur mes planchers, moment d'absence où j'ai laissé la «vie» (entre guillemets parce que sa petitesse en fait un mot plus grand que nature qui effraie un peu) me balancer 2-3 coups au visage, une absence pendant laquelle j'ai pensé déclarer forfait, me retirer de la course, le souffle coupé ou bien trop essoufflée.

moment pendant lequel tranquillement y'a mon âme qui s'est fractionnée, qui s'est fendue en deux sur le sens de la lourdeur. âme logiquement balancée qui se présente comme il se doit avec une froideur dans l'invisibilité, comme refroidie de bon sens et engourdie de son orgueil. et âme follement déséquilibrée qui attend la nuit pour étendre sa folie passagère sur la blancheur de ses draps torsadés et tordus comme la femme qui s'y atténue.


ce moment passe.
reste ces nuits amères de son amnésie accidentelle.
reste ces jours suaves de ma félicité fugitive.


y'a une plume qui essaie de requitter l'nid.



9.4.10

paraît que dehors le soleil est revenu.

6.4.10

simple as it should be.

on a un jour osé écrire sur moi.

Différente

Comme des milliers de petits morceaux de glace
Son regard coule et puis laisse une trace
Sur ceux qui vont le croiser, fondant sur place
La fixant sans rien dire et perdant la face

Et puis, quand elle bouge, plus personne n’ose
Remettre en question les charmes qu’elle posent
Sur la piste, comme un voile, un jardin de roses
Aux parures épineuses qui croît et s’impose

La nuit qui résiste devant elle se penche
Dessine à la plume les lignes de ses hanches
Cambrant ses propos tout en sachant rester franche
De la fille à la femme ; c’est elle qui tranche

Complexe mais pure, dure mais tendrement
Comme les empires et leurs doubles versants
Elle provoque cette pluie de mots troublants
Que tombe mon averse ! car c’est moi l’enfant…

Gâtée par la vie qui lui donne sa présence
C’est plus qu’une image, mieux que ce que l’on pense
Perdue parfois a cause de sa différence
Elle gagne, sans chapeau, le concours de danse

Elle pense que tout chez elle est banal
Elle me répète d’un ton horizontal
Qu’il n’y a rien a dire, qu’il serait fatal
D’écrire sur elle en un coup de cymbale


m.l.

27.3.10

in the water, i am beautiful.
court extrait d'un work in progress.


[...] J’te fais dos parce que je m’étais juré de ne jamais pleurer devant toi, mais je sens tout de même ton dos se recourber, accabler par la lourdeur de ma soudaine peine. J’attends, je laisse aller les larmes, c’est rare, mais je me permets ce soir, parce que je connais malgré moi la suite des événements. En avant on annonce une pause. Tu te retournes, moi aussi. «Qu’est-ce qui se passe?» que t’oses demander d’une voix basse. Je te demande d’une voix faible qui ne me ressemble pas de me suivre, y’a des mots qui doivent se dire à l’abri des autres qui en savent déjà trop. À notre sortie le couloir se rétrécit sur notre passage, je me demande combien de pas il faudra franchir encore avant d’être seuls, une idée utopique entre les murs de cette université que nous abandonnons assez rapidement. On se fait face. Je m’accote sur le mur en espérant m’y fondre, passer de l’autre côté, où notre tempête a fini de souffler. Je te laisse commencer la discussion en souhaitant ma surdité. Tes mots éclatent, explosent, se fracassent à ma cage thoracique, passent au travers et atteignent le morceau de chair qui me sert de coeur avec une force insoupçonnée. Il fallait s’y attaquer pour qu’il se défende en prenant conscience de tout l’amour qu’il contient pour toi. Ça m’a fait mal en-dedans. C’était trop fort ça donnait des coups, des cris se mêlaient à mes larmes et dans tout ce fouillis j’essayais tant bien que mal de t’écouter me dire d’un ton trop calme ces mots d’abandon que je ne voulais jamais entendre sortir d’entre tes lèvres. Et en ce qui a dû durer quelques secondes, je suis devenue femme. Une vraie. Comme s’il fallait briser une fille pour qu’elle se reconstruise en femme. Le principe d’un papillon. Trop petite dans mon nouveau corps de femme, je ne savais plus quoi dire pour retenir même une infime partie de toi. Déjà effrayée par la prochaine solitude, par mon lit trop grand, il me fallait tout tenter même si je savais déjà que le mal qui t’assaille avait gagné. Je le savais parce qu’il était en train de gagner sur moi depuis quelques semaines déjà. Mais je n’étais pas prête à abandonner le combat. Tu m’as fait déclarer forfait au moment où je m’armais de courage et d’amour pour lui mener rude bataille. Je me suis écroulée. T’es parti en me laissant avec deux amies qui ont tenté de m’aimer de leur mieux pour panser mon coeur transpercé pour la première fois. L’eau que mon corps contenait s’est vidé dans le creux de leurs épaules bien plus frêles que les tiennes. [...]


J'crois que ça s'appelera «Éclats»


1.3.10

call it off.


Ma chambre est inondée du bruit de ma vie, mélodie rageuse et rythmée selon les humeurs. Y'a le silence de mon décor glacé qui tente de faire taire tout ce vacarme, qui tente de me ramener vers une accalmie probablement libératrice. Mais pour le moment y'a rien à y faire. Ce tapage est nécessaire pour m'faire oublier que son silence m'est insupportable et que le mien requiert tant d'efforts.

Parce que y'a le silence invisible, dissimulé quelque part dans une foule, caché derrière des voix qui s'élèvent dans les hauts-parleurs d'un bar où personne ne s'entend parler. Ce silence transparent qui soutient le battement d'un coeur précédant le plus attendu des baisers, ce silence transparent qui provoque le croisement d'un regard ou qui suspend le temps un instant (une éternité).

Et y'a ce silence qui crie si fort qu'on lui crie de se la fermer dans la plus grande absurdité. Ce silence qu'on n'invite pas chez-soi, qu'on aimerait briser dans une impuissance. Celui qui s'insère, tout en hésitation, qui se croit empreint de subtilité et qui nous éclate au visage alors qu'nous sommes dans l'attente d'une phrase sauvant la conversation, rassurant l'âme. Celui qui remplace les mots qui ne viennent pas, qui confirme l'absence ou le départ, qui encourage l'abandon et la muette excuse.

Les silences qui apaisent et qu'on remercient, dans les bras de notre autre ou le temps de reprendre son souffle.
Les silences qui dérangent et brusquent les larmes, dans les yeux vides de notre autre ou le temps de réaliser que le poids de la vie se fait parfois trop sentir.

Se taire pour faire mal.
Ou se taire pour bien faire.

Que nos silences soient toujours empreints de nous, témoins du fait que nous sommes au-dessus que tout mot existant. Comme plus grand que la simple existence, comme au-delà de tout.

Que nos silences soient toujours empreints de frissons, de charme perpétuel, qu'ils servent à marquer l'intensité de nos vies, comme s'ils confirmaient notre histoire sans un son.

Y'a de ces nuits où son silence m'effraie. Comme une absence.

Hum. Bruyant (brûlant) silence.

i won't regret saying this thing that i'm saying
is it better than keeping my mouth shut?
that goes without saying.
-T&S


9.2.10

many the miles.


J'pense que j'n'ai pas assez de vécu.
J'n'ai pas eu assez de claques au visages, j'n'ai pas fait assez de bons coups.
J'n'ai pas eu assez de baises,
j'n'ai pas vu assez d'larmes sur mon plancher de cuisine,
d'hommes dans mon lit et de femmes dans mes jalousies.
J'n'ai pas aimer assez encore, du moins pas assez croche ou pas assez fort.
J'pense que j'n'ai pas assez de vécu pour écrire un livre.