30.4.09

«C'est parce que j'sais pas pourquoi j't'aime 
que j'sais que j't'aime vraiment.»




à défaut d'avoir su trouver les mots avant.
au bout de notre fil y'a l'amitié qui prend des notes.
union.

27.4.09

Pour vrai, je sais pas par où commencer. 
J'ai jamais fait ça. 
Je t'ai même pas salué. Peut-être que toi tu le fais tous les jours et que je ne l'ai jamais remarqué. Jamais senti serait probablement plus exact. 
Je sais pas par où commencer parce que j'ignore si tu me connais, si tu m'espionnes et me protèges de loin, ou si tout ça ne naît que de mon âme en quête d'une réponse à ses tourments. 

Je sais pas quoi t'écrire parce que j'veux pas te décevoir. C'est la première fois que je me tiens devant toi la tête haute, je veux seulement te chuchoter ce que tu veux entendre... C'est la première fois. M'espérais-tu encore? M'espérais-tu? 

Ta présence est-elle sélective ou tu t'obstines à veiller sur tous ceux qui t'ont aimé? Tes deux fils se tournent le dos depuis des années, ça te fait quoi? Peux-tu pleurer là-bas? Quoique la douleur n'existe peut-être plus... sinon à quoi bon quitter le plancher. Ta femme se rapproche un peu plus de toi chaque jour je pense, si tu savais à quel point ça me terrifie. T'as supprimé le mal qui la traîne vers toi dans le rêve d'une de tes filles, recommence. Fais-là courir vers toi si elle doit absolument te rejoindre au moins. Mais laisse-la me raconter la vie que je n'ai pas eu le temps d'admirer. C'est l'anniversaire de ta plus jeune aujourd'hui... Chaque jour, je tente de lui ressembler un peu plus. Est-ce qu'elle te parle souvent? J'imagine que sa maman discute avec toi tous les jours... Et que tu es à l'écoute depuis toutes ses années. J'imagine, je présume, je suppose, parce qu'en ce monde où rien n'est certain, j'ai envie de tuer le doute avec toi. Te faire survivre. Et là je me dis que c'est peut-être un peu égoïste...Remettre mon destin entre tes mains et croire en ton hauteur... C'est un jeu facile, mais c'est difficile de ne pas arrêter de croire. Je pense que tu le sais, que de ce côté je n'ai franchement rien à t'apprendre. 

Depuis que maman t'a demandé de me venir en aide que j'pense à toi. À nos rencontres invisibles dans les champs de la Gaspésie, à tes réincarnations dans tous les animaux errants que j'ai pu croisé, à mes mouvements qui s'apparentent peut-être aux tiens, à toutes nos ressemblances remarquées par tes enfants, mais gardées comme en secret. Au si peu de choses qu'on a pu me raconter, je te connais de ton prénom et de tout l'amour que te porte ma maman. 

Et si te jaser me rendait moins amer? Et si dans un silence des plus spirituels tu me remettais ma chance dans les mains? Et si tu transperçais le ciel chaque fois que mon coeur se gonfle? Et si tu m'avais bercé? Et si tout ce que je suis n'était que le résultat des chemins que tu m'as fait prendre? 

Pardonne mon retard. C'est 20 ans plus tard, à la veille de l'âge de maman l'année que tu l'as déserté, que j'fais appel au premier homme de sa vie, que j'entre dans la conversation, que je t'implore, que je te raconte, que je confie mes émotions caractérisés par l'intensité et que je prie dans l'incertitude de la jeunesse. 

Et au fond, t'as toujours été là. Comment tout ça aurait-il été possible sans toi après tout... Tu sais ce que j'attends, tu sais ce que j'espère, tu sais que je te fais confiance, je sais que t'en fait autant. 


Marie-Philippe

PS: merci, pour tout ce que je te dois... j'imagine... j'te fais un clin d'oeil. 








23.4.09

00:03. «». 

- un ami, c'est quoi?
- ... c't'un amour qui commence pas. 

Toi tu voulais qu'on reste ami, mais t'étais déjà l'ex de ma vie. 
Tant pis si c'est trop flou. 

19.4.09

In my secret life


J'vais t'écrire un livre. 
Des pages noires blanchies de ta vie parce que tu fais changement. 
J'vais t'écrire un bouquin de fleurs et les parfumer de ton quotidien sucré. 
Du bout des doigts, je vais coucher ton existence sur du papier froissé, mais indéchirable. 
Laisse-toi vivre, j'm'assoierai dans le coin de ta chambre un cahier bleu sur les genoux et une plume fragile qui rougit dans la paume gauche. Laisse-toi mordre par les femmes, endors-toi sur mon épaule que je puisse attraper ton subconscient et l'imager à la perfection. 

J'pourrais faire de toi le plus courageux des héros, ou te présenter à Montréal comme j'te vois, un p'tit gars avec deux coeurs sur ses lacets, le sien et le poids de celui du monde entier. J'pourrais faire de toi le plus grand des hommes, la tête dans les nuages, les bottines au plancher. J'pourrais faire de toi un homme. Tout simplement. T'écrire comme j'aimerais te lire. Les bras assez forts pour repousser mes galères et as
sez solides pour me ramasser à la p'tite cuiller. Les yeux qui n'ont pas peur de la noyade et le regard qui dit tout. Les cheveux en bataille au réveil, le coeur en bataille tout le temps. Pas de monstres en dessous du lit, pas de monstres dans ta vie. Un homme debout sur ses deux pieds. 


J'pourrais rien faire de toi. Enfilez les chapitrescomme j'collectionne mes journées avec toi. Tromper le roman avec le journal de bord. Portrait de tes faiblesses, hommage à ce qui te rend fort. Des passages de vérité, témoignage d'une femme qui ne sait plus quoi faire du trop plein d'amour qu'elle traîne pour un homme. Ça pourrait être sensible, ça pourrait frôler le pathétisme de l'eau de rose. Mais il faut lire pour comprendre que c'est tout sauf cela. Je m'en distancierais pour te laisser tout l'espace, qu'à chaque page, qu'à chaque mot on te respire, mais j'espérerais malgré moi retrouver un peu de moi dans tes aventures. Que l'auteur devienne l'inspiration de son personnage, que tu prennes vie dans ce que j'écris et l'appliques à ta vie. 

Quand la fiction s'amourache de la réalité. 

J'vais t'écrire un livre avec une illustration centrale qui remplacera tous les chapitres qui auraient suivi. 


Sans titre. Je ne le signerai peut-être même pas. Des phrases venues du ciel, un roman né d'une in
somnie. 

J'vais t'écrire un livre. 


12.4.09

party and bullshit.

- Sans être une fille facile, j'étais pourtant pas difficile.


Fous-toi à quatre pattes que j'marche sur ton dos. Construis-moi un podium. Fais-moi grimper dessus. Le ciel s'incline et me félicite de t'avoir dans ma vie psychosée de femme solitaire.


«Attention fragile, ce soir j'me déguise en femme, je serai seule et sans larmes.»


Au sommet de mes talons hauts et de mon indécence, je sais que j'te ferai passer un sale quart d'heure dans le coin de ta vie. Dans ce bar rempli de visages sans lumières j'ai que ton regard pour me saoûler et c'est bien assez. J'danserai tant que tu m'imagineras dans ton lit, j'éclaterai de rires à genoux devant des phrases sans sens pour te donner envie de te pendre à mes lèvres en me tenant par les hanches, j'crierai des obscénités pour que tu me traînes dehors et m'embrasse à pleine bouche et en pleine rue. Attache-toi à mes souliers jusqu'à ce que je te fasse déguerpir. J'ai besoin de toi pour assumer ma démarche, pour me déshabiller, pour garder en tête l'effet que j'peux provoquer quand j'revêt un peu de confiance et que j'me parfume à l'indifférence. Rappelle-moi que tu ne te glisseras jamais les pieds entre mes draps. Fille ingrate qui entretient le mythe de notre calvaire platonique. 


Tu m'as aimé d'travers trop longtemps pour que j't'offre autre chose qu'un pudique spectacle. On a pas fait l'amour, mais on a pas vraiment fait mieux. 


J'en profite toujours autant. Remonte mon estime en me frôlant des chevilles aux cheveux. 

«Pis si j'mentais comme une malade, c'tait juste du mystère féminin.»

5.4.09

se sauver à toute violence. 



morning sickness.


J'fais de la lecture à vue sur ton dos, j'connais par coeur tout ce que j'y lis, de mon index sur ton épine dorsale j'efface toute ta prévisibilité et y déverse mon imagination. T'as la colonne couverte de ma bouche et ta nuque se relâche. Ta respiration en fond de trame, je cherche le rythme de mes mouvements. J'ai envie de te faire valser, mais ton immobilité m'empêche de t'étourdir. La tête renversée, le plafond illuminé de ton cinéma, film de mon ivresse retrouvée dans ton lit. Si la vie ne me saoulait pas autant, ma beauté serait plus évidente. La bouteille à portée de main, je te fais boire à chaque sourire qui arrive pile à l'heure et que je chante à ma façon. Tu me forces à te faire face et un théâtre se déclenche dans ma tête. Je prie nos dieux pour te le jouer. 


Et soudainement, les bouteilles vides se remplissent d'amertume et de mes deux mains j'te force à te ramener la tête et nous regarder dans le miroir. Les corps nus, les joues embrasés et les lèvres encore marquées, c'est bien au-dessus de nous, c'est bien en avant de ce qu'on est. C'est ma tête engourdie, c'est mon cinéma, c'est rien de toi. L'alcool te fait courir pour me prendre par les cheveux et te fondre dans mon cou, une eau de ma vie me suffit pour te vouloir toi et tout ce qui se fait de plus doux. J'suis trop extravagante pour te plaire dans ta sobriété. 


Rhabille-toi de ma désillusion.

Ce matin j'ai compris. 


Sunday just called. Said it would be a hard day.