31.8.09

we built this city.

Et moi qui roule toujours trop vite, je ralentis franchement pour tout éteindre de mon index gauche (j'suis gauchère, j'ai décidé ça à 3-4 ans). Phares, lampadaires, luminaires, belvédères. La noirceur au bout de mon doigt, au bout de moi. Croyant leur faire une faveur, je laissai les étoiles tranquille et les constellations se former. Ne connaissant que grande ourse, je l'attrape du regard partout, toujours dans l'angle de mon oeil gauche, ou de mon oeil droit, trajet vers le Nord ou vers le Sud. Je n'ai pas le sens de l'orientation. Coincée dans un black-out provoqué, j'arrête le moteur, je monte le son; same black day, high rise grave. Gênée par la civilisation, j'avais libéré la brillance du ciel et je n'l'avais que pour moi ce soir. J'n'sais trop quoi en faire. C'est grand l'infini, je n'en regarde qu'une parcelle et je m'étourdis. Ça fait peur l'infini, je ferais mieux de souhaiter un orage pour embrouiller ma vue et ne plus y penser. Je ne connais rien en astronomie de toute façon. Trop petite sous cet immensité, je rallume un lampadaire, je me sens moins seule. Il est tout incliné devant moi, que nous vaut cette révérence sur notre passage j'm'le demande. J'me demande aussi si les arbres dansent dès que nous avons le dos tourné, si les étoiles filantes ne sont en fait que de lâches décrocheuses, si les autres les regardent d'un air hautain, comme en bas, comme ici, si la route se craquèle sous le poids de nos grosses voitures ou nous dessine un chemin alternatif que nous sommes trop naïfs pour reconnaître, si, si, si, si, sifflé sur une mélodie que j'ai choisi. 


J'ai peur de moi dans le noir. Mes adieux au lampadaire incliné et j'rallume tout de mon index droit, sens inverse. Vitesse. J'aggripe un morceau de firmament que j'dissimule dans la p'tite poche intérieure de mon manteau de lune. 
Paraît que j'ai le regard qui scintille depuis. Depuis ça, ou depuis toi. 


J'conduis trop vite. 

3 comments:

Sandrine Boréale said...

c'est ça que je voulais écrire
j'ai peur dans le noir (sauf quand ces mains écrivent une histoire dans mon dos)

les étoiles filantes qui sont des lacheuses c'est sublime comme figure.
je suis jalouse.

Audrey said...

Wow. Je viens de découvrir ton blog, et J'A-DORE. Tu écris franchement bien, au point où j'ai envie de tout lire, d'un seul coup (et c'est déjà un peu ce que j'ai fait, d'ailleurs).

:)

Encore elle.. said...

Moi aussi je viens de découvrir ton blog! Faut croire que c'était la soirée ! Je l'ai lut depuis l'début aussi et J'aime !!Je vais revenir c'est sur!
Vanessa