26.8.09

sky.

Ta maison a une odeur. Ta maison a une odeur qui m'pogne au coeur. Des étés qui se comptaient sur 4 doigts avaient passés depuis que j'y avais passé la porte. Ça faisait longtemps, trop longtemps, et malgré les élans de nouvelle déco de tes parents qui trouvent la maison bien vide sans toi, rien n'avait bougé, même pas le foutu stylo près du téléphone. Ta mère place toujours les bonbons sur la plus haute tablette et cache toujours ses sous au même endroit, un emplacement qu'on avait mis peu de temps à découvrir... Fuck même la vaisselle qui traînait dans l'évier devait être la même «dans le temps». 

Poussée par les échos de notre dernière rencontre, j'ai  grimpé les escaliers d'un pas un peu tremblotant, c'est niaiseux, je craignais ce que j'allais voir à l'étage. Sans y penser j'ai tourné mes talons vers la gauche, un p'tit chemin que j'ai parcouru tant de fois. Je me suis arrêtée sec dans le cadre de ta porte, je n'aurais pas osé un pas de plus. 

- «Ça sent le mort là-dedans à c't'heure j'trouve...», que ta soeur m'a lancé. 
- Ouais... 

Sans tes t-shirts rangés sur le plancher, ton affreuse couverture que tu t'obstinais à étendre sur ton lit, ton bureau en bordel et ton pot dans l'coin, ça donne un coup. Rien n'avait changé dans cette foutue maison prête à craquer sous tous les souvenirs qu'elle porte, mais ta chambre n'avait rien de la pièce qui nous a connu. 

Les bras croisés, j'ai revisionné le film de notre vie dans cette chambre de gamin... Les baisers, les chuchotements, les fous rires, les «fais attention pour pas réveiller les parents», les bijoux oubliés sur ta table de chevet, les «allez réveille-toi!», les sauts dans la chambre de ta soeur, juste à côté... Merde ça défilait. Ça défilait et sans m'en rendre compte, j'te jure, mes deux pieds m'avaient conduit jusqu'à la porte de ton garde-robe, entreouverte comme avant c'est drôle... En un coup d'oeil ce que je cherchais sans le chercher m'a sauté aux yeux. La boîte. La maudite boîte blanche que j'avais barbouillé et rempli de trucs qui te feraient penser un peu à moi pour tes 16 ans. Je savais qu'elle allait être toujours là. J'te l'avais offerte une nuit de perséides. 

Chaque nuit de perséides t'est dédié depuis. Dédié à l'homme que j'ai connu, pas à celui que t'es devenu. 

-seeing you like this, down and hurt so badly
when you have been so kept together...
what's this?-

J'suis sortie de ta chambre le coeur gonflé de peine et de colère, un peu comme j'suis sortie de ce bar samedi dernier. 








2 comments:

marie-ln said...

J'aimerais comprendre d'où viennent toutes ces lignes,, mais jme contente de les apprécier..

Sandrine Boréale said...

On se batit l'histoire qu'on veut à partir de ces quelques lignes.
C'est la beauté de l'écriture. T'as compris. Faire rever, que les reves soit beaux ou atrocement laid.
Tu me fascines petite fille.