21.10.09

where the wild things are

something filled up my heart with nothing
someone told me not to cry
but now that i'm older
my heart's colder
and i know...
that it's a lie.



L'aube avait ce je-ne-sais-quoi de cruel depuis quelques temps. Depuis le froid peut-être. Pas celui dehors, celui en-dedans. Ce froid qui me gèle les doigts et m'empêche de tendre un mot ou mes bras vers celui qui me fait face. Ce froid qui crispe mon visage et remet mes émotions à zéro, mon moral sous zéro. Ce froid qui me cloue au lit jusqu'à me donner un teint gris. Il coïncide avec l'arrivée de l'automne et de mes gants de laine, mais vraiment ça n'a rien à voir. L'aube me tirait d'un ailleurs meilleur que la vie depuis quelques temps et chaque fois j'lui en voulais. De me faire tomber de mon propre ciel, de me sortir de ma torpeur truffée de rêveries que j'préfère taire, de me forcer à saluer la réalité avec mes cheveux encore tout ébouriffés. Moi qui a toujours eu peur dans le noir, il avait ce je-ne-sais-quoi de réconfortant depuis quelques temps.

Et n'essayez pas de comprendre pourquoi. Pourquoi on a tant de mal à me réveiller, pourquoi la lumière me fait mal aux yeux, pourquoi mon vernis est plus foncé, pourquoi ma voix tremblote sur vos boîtes vocales, pourquoi ma valise n'est jamais complètement vidée, pourquoi j'ai toujours les cheveux attachés, pourquoi j'cris pour me faire taire et pourquoi le silence est mon enfer.

Parce que j'me suis seulement laissée bercer, puis emportée par un courant. Un courant de mélancolie bien trop fort pour mon âme empreinte de fragilité. Je me suis fondue dans cette masse de coeurs qui se craquèlent puis éclatent, dans cette foule de regards vidés par octobre et sa manie d'essayer de nous foutre à genoux, j'suis disparue en même temps que l'espoir qui planait au-dessus de nos têtes dans le numéro de septembre. Toutes ses épaules qui se courbaient, ses yeux qui s'embrouillaient de larmes, ses mentons qui plongeaient au sol, je les ai imités. Mieux que ça: j'm'en suis saoulée. J'y ai cru à notre naufrage saisonnier, si son coeur se brisait, le mien aussi avait le droit de se décomposer.


Ce courant a presque eu raison de nous.


Mais doucement on a appris à fermer les yeux, à courir dans l'imaginaire, à s'y réfugier. En plein jour se permettre de rêver, day dreaming, prendre la fuite dans un ailleurs et respirer.


Escaping... where the wild things are.

Et étrangement, la vie nous paraît plus belle chaque fois qu'on en revient.
Je vous promets.


Inside all of us is a wild thing.






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