5.4.09


morning sickness.


J'fais de la lecture à vue sur ton dos, j'connais par coeur tout ce que j'y lis, de mon index sur ton épine dorsale j'efface toute ta prévisibilité et y déverse mon imagination. T'as la colonne couverte de ma bouche et ta nuque se relâche. Ta respiration en fond de trame, je cherche le rythme de mes mouvements. J'ai envie de te faire valser, mais ton immobilité m'empêche de t'étourdir. La tête renversée, le plafond illuminé de ton cinéma, film de mon ivresse retrouvée dans ton lit. Si la vie ne me saoulait pas autant, ma beauté serait plus évidente. La bouteille à portée de main, je te fais boire à chaque sourire qui arrive pile à l'heure et que je chante à ma façon. Tu me forces à te faire face et un théâtre se déclenche dans ma tête. Je prie nos dieux pour te le jouer. 


Et soudainement, les bouteilles vides se remplissent d'amertume et de mes deux mains j'te force à te ramener la tête et nous regarder dans le miroir. Les corps nus, les joues embrasés et les lèvres encore marquées, c'est bien au-dessus de nous, c'est bien en avant de ce qu'on est. C'est ma tête engourdie, c'est mon cinéma, c'est rien de toi. L'alcool te fait courir pour me prendre par les cheveux et te fondre dans mon cou, une eau de ma vie me suffit pour te vouloir toi et tout ce qui se fait de plus doux. J'suis trop extravagante pour te plaire dans ta sobriété. 


Rhabille-toi de ma désillusion.

Ce matin j'ai compris. 


Sunday just called. Said it would be a hard day. 

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