31.10.08

pas obligé de le lire toi non plus

J'ai reçu une lettre aujourd'hui. J'appelle ça une lettre même si je l'ai lu sur mon ordinateur parce que ça fait plus officiel et j'aime ça les choses officielles. Donc, laissez-moi dire, j'ai reçu une lettre aujourd'hui. Mis à part mon public-sac et quelques chèques, je reçois peu de courrier. Mais cette semaine, c'est mon anniversaire et on se donne la peine de m'envoyer des cartes dignes de mes quatre ans et des mots dignes de mes 25. Mais bon ce qui se passe dans ma boîte aux lettres m'intéresse pas tellement... J'ai reçu une lettre aujourd'hui. Le genre de lettres qu'on lit lentement de peur de voir arriver la fin des mots trop vite, parce qu'existe-t-il meilleur cadeau sur cette terre que le cadeau des mots? Et s'en était un cadeau... on m'a écrit pour mon anniversaire. À l'avance! Ça fait plaisir... Ce n'était pas un: «Hé en écrivant la date aujourd'hui je me suis rappelée que c'était ta fête... » Ni un: «Merde, j'suis tellement occupé pardonne-moi le retard de mes souhaits... Non c'était un: On entre en novembre. Et je me suis souvenu que ton anniversaire, ben c'était le 4. Et c'était une avance bien calculée. 
L'auteur m'a perdue de vue, mais certainement pas d'esprit. L'auteur s'était fait discret depuis des mois, je pensais encore à lui des fois, je me demandais surtout s'il était heureux. Je me demandais surtout s'il écrivait encore. Parce que, ben moi oui tsé, pis c'est en partie grâce à lui. Bref. Après des aveux d'écrivains qui doutent et des souhaits sincères, il a résumé l'épisode de notre histoire. Histoire, c't'un maudit grand mot. Mais s'en était une. Je l'avais d'ailleurs cachée sous mon oreiller parce que la fin avait été botchée, parce que le début avait mal commencé. Le genre d'histoires à saveur de thé qui part dans tous les sens et de laquelle on se fait sa propre interprétation. J'en avais gardé un souvenir un peu morose, un peu bleuté, comme si mon cerveau avait décidé de la jetter, mais que mon âme l'avait bien aimée. Quand l'auteur est sorti de ma vie pour de bon, après 2-3 regards malaisants, je m'étais dit qu'il était un de ceux qu'ils laissent leur faible empreinte dans ton existence, le temps de t'apprendre quelque chose, puis ils s'en vont et tu ne les revois plus. Comme un rêve, comme un film.
 J'revenais de travailler quand j'ai lu ma lettre, j'avais les talons qui me faisaient mal, les yeux plein d'eau et les pensées floues quant à ma journée de demain. J'étais complètement à jeûn, un verre d'eau mélangé à de la grenadine dans le ventre, mélange qu'un serveur m'a offert parce qu'il m'aime bien. Quand j'ai lu ma lettre, ça m'a fait plaisir de voir que l'auteur pensait que j'allais bien pis ben qu'il en était heureux. Parce que la vérité c'est pas vraiment ça, cher auteur. Je vais tout croche, j'ai pleuré en lisant les mots parce que ça m'a touché qu'on se demande comment j'allais. J'ai relu les mots plusieurs fois parce qu'ils étaient vagues, mais j'ai tout compris là. Ce qui était écrit et ce qui était pas écrit, j'ai tout compris ça. 
Merci pour tes souhaits, j'vais en prendre 10, et je n'en ai pas rien à faire, pour tes idées vagues, ça sonnait vrai dans mes oreilles, pour ton coeur, ça venait de là y'a pas de doute. 
J'pense à toi moi aussi, j'espère que tu vas bien? 
T'as retrouvé ta plume en chemin, moi je cherche encore la mienne, je l'ai peut-être trouvé, mais des fois je la mélange avec celle d'un autre. 
Pis, merci pour les mots, c'était les bons. Bon anniversaire toi aussi! (non, je sais que c'est juste mon anniversaire à  moi, mais j'voulais te montrer ce que ça fait...)

c'est tout. 
PS: merci de venir ici des fois. 


1 comment:

marie-ln said...

t'es trop bonne. vraiment.