30.10.08

j'ai débouché mes oreilles...

J'ai le coeur qui flotte. C'est la marée haute. Y'a trop de vagues, y'a de la houle c'est terrible. Ça me remonte jusqu'à la gorge qui se bloque et qui me coupe la respiration. La tempête se lève, ça commence à mal aller... le tout s'évacue par mes yeux. Le courant est violent, ravage mes joues en emportant tout mon mascara avec lui... Le coeur me lève j'vais être malade. J'suis malade. Tiens mes cheveux vers l'arrière et fais débloquer ma respiration j'vais m'évanouir. On m'a jetté par-dessus bord parce que je n'ai pas écouté les avertissements du capitaine. On m'a envoyé à la planche parce que je bouchais mes oreilles quand on me donnait des directives. Et là j'me retrouve sous l'eau, j'suis gelée, j'essaye de boucher mon nez et mes oreilles mais on m'a disputé si souvent pour mon manque d'écoute que j'suis toute ouie. Je laisse un flot me remplir les oreilles jusqu'à en perdre l'apesanteur. C'est violent, c'est trop brutal, j'me débats pour remonter à la surface, personne voit que je pleure sous l'eau, personne voit que je me noie sous l'eau. Je cale j'entends le fond m'appeler, j'ai toujours eu raison de me boucher les oreilles, ça fait mal jusque dans le crâne de les déboucher. Personne comprend ce que j'fais au fond, ils me regardent tous en baissant le menton et en se forçant la myopie, j'vois bien qui comprennent rien alors personne sera foutu de me lancer une bouée, j'suis bien trop loin de toute les façons. J'me laisse aller et j'ferme les yeux, j'ai beau être en pleine chute libre j'ai jamais eu autant le vertige. Ça me prend par le coeur trop facile d'atteinte et ça me remonte à l'analyse. J'ai recherché ma détresse, je réfléchis entre deux bancs et j'en déduis que j'ai recherché ma détresse. Ne me lancez pas de bouée, j'mérite ma noyade. 
Vous savez cette manie qu'on a de prévoir le pire et de chassez tout de suite cette pensée de notre cerveau par superstition ou frisson de peur... Ben le pire m'est arrivé. On me console avec des promesses de longévité chuchotées, on me frotte le dos avec des quarts de mots parce que le trois-quart restant est reservé pour d'autres (autrE) qui les ont gagnés à coup de beauté et d'intelligence. On me chicane d'avoir aimé tout croche, d'avoir mal compris le rôle. Je vais nager jusqu'au milieu de mon océan personnel, j'vais y trouvé un personnel, j'vais écrire seulement pour ce personnel secret, mon déluge va se transformer en tempête, en tempête de mer/mère, et j'vais y survivre. 

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