17.11.09

past in present.


J'ai 20 ans, j'rentre tard, toute alcoolisée, la bouche toute marquée de baisers de gars dont je n'connais qu'le prénom, les collants tout troués et le vernis à ongles tout craquelé.
J'ai 20 ans, j'nois ma vie dans des verres de plastique rouge et j'vomis ma haine sur les jupes des trop jolies filles.
J'ai 20 ans, mon passé me surprend en flagrant délit de perte de temps chaque fois que j'cogne à sa porte, c'est que mon présent manque d'éclat et mon futur, d'ambition.
À 20 ans le jour a le droit de me donner tous les torts, c'est la nuit qui s'incline, m'invite chez elle et me fait danser.
À 20 ans j'délire, j'fabule, j'ai les joues en feu et l'goût du jeu.
J'ai 20 ans et la vitesse m'adore. Que ça déboule, que ça se bouscule, que ça s'intensifie et que ça s'embrase, tout, rien. Y'a le vide et le trop-plein, mes intentions et mes actions contraires, ma pudeur et ma peau dans son lit pour une heure, mon coeur plein d'noeuds et plus rien dans mes yeux.
À 20 ans, mes mains remplies de lignes qui ne savent plus quoi dire, ma tête dénudée de sa conscience et dépouillée de toute forme de raison, mon corps frustré de l'absence de regards pour le déshabiller.
À 20 ans, écorchée vive, secouée de tourments adolescents, droguée au parfum masculin et tatouée d'histoires, des belles et des très laides, des pures et des toutes croches.

À 20 ans les talons et les faux-cils.

Et à 20 ans il serait temps que je cesse de tout faire basculer pour un oui, pour un non, que j'arrête de disjoncter, de me prendre tous les murs, de me saouler par manque de courage, de me croire complètement foutue pour ensuite me retrouver bien au-dessus d'tout, il est temps que j'me démaquille, que j'me couche tôt, que j'demande pardon quand j'me fou dans une galère, que j'assume l'erreur, que j'accepte d'y avoir droit, il est temps que j'arrête tout. Et que j'recommence.



ma fièvre me clout dans l'noir.






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