marry me today.
Je me suis mise à pleurer quand la vague blanche m'a frappée les chevilles cet après-midi là. Ça m'a surprise. Je connaissais pourtant le phénomène, ce n'était pas les larmes d'une enfant qui craint ses premières fois. Tout aussi étonné de moi de voir des larmes tombés au pied de cette plage qui n'en avait probablement jamais reçues, un homme s'est arrêté pour me demander ce qui me préoccupait et parce que je n'en avais absolument aucune idée à ce moment précis, j'ai préféré lui répondre de se mêler de ses affaires, une réponse qui n'avait pas sa place au milieu de ces châteaux et de ces nuages bien trop blancs pour être des vrais. Je continue de croire qu'un enfant les fabrique de ses ptites mains pures et les balance dans le ciel à sa guise. Bref...
Bref j'pleurais. Pour rien et pour toi à la fois. C'est le bien trop émotif Damien Rice qui se lamentait dans mes oreilles qui m'a chuchoté la cause de mes yeux humides... J'pleurais pour toutes les vagues que j'ai bravé sans toi, à contre-courant, pour toutes nos marées hautes et nos marées basses, pour nos tempêtes, celles qui font chavirer le plus mignon des canots jusqu'à celles qui provoquent le plus sale des naufrages, pour toutes mes presques noyades et toutes tes tentatives de sauvetage, pour nos efforts pour s'éloigner du rivage, pour les bourrasques qui nous rejettaient sur les berges avant la fin du voyage, pour tous les kilomètres que j'ai fait à la nage, pour te fuir ou pour te rejoindre. C'est sur cet autre continent, maintenant que j'ai jetté l'ancre, que je me donne la permission de verser quelques-unes de mon trop-plein de larmes salées dans l'océan, juste parce que tu n'es pas là, pour me faire l'amour sur cette plage, le temps d'une accalmie.
