9.3.09


C'est tellement pas pour moi. 
Je m'y plais parce qu'il est là, mais dès qu'il n'répond pas, je me souviens à quel point c'est pas pour moi. 
Je viens du haut de la falaise, où le silence s'assoit et que l'espace s'étend les bras. On m'a oxygéné d'un air trop pur pour que je survive ici maintenant. Je parle un français qui se tord, langue perdue et retrouvée à l'embouchure du fleuve, langage codé et c'est bien comme ça. 

Y'avait Hallelujah qui se faisait entendre dans la voiture et y'avait le bonheur pour me faire accélérer. Je conduis trop vite, je sais, c'est que j'ai jamais beaucoup de temps ici, je fais tout rapidement à moins que vous ne soyiez avec moi, qu'on longe le fleuve avec des musiques qui se dansent pour étouffer nos confidences et accentuer nos éclats de rire. 

Y'avait Hallelujah à la radio et je me suis mise à penser à elles. Des états bruts, des âmes nues, des forces de la nature. J'ai écouté l'écho de leur simplicité et je m'en suis saoulée. J'en suis tombée terre à terre. J'en ai quitté mes émotions fortes et mes attachements capricieux. Un coeur qui se fait aller modérément pour faire changement. 

Y'avait le soleil qui se couchait et l'espoir que le bien-être qui m'habitait ne me quitterait plus. 
J'ai refait mes valises à contre-coeur, par habitude. Je soupçonne mon décor de me crier de rester, de s'être habituée à me réveiller en me coupant le souffle. Je me dis que j'm'en viens te rejoindre. 
Et de retour dans la ville grise, je passe la porte pour constater que ce monde ne va pas mieux. Qu'il est plus attentif quand je suis loin, que lui manquer me fait du bien, que la poussière colle au plancher et que ma chambre est trop petite. Je boude ma solitude, j'ai envie de pleurer au téléphone, qu'on s'occupe de moi, mon ennui me culpabilise. J'voudrais surtout pas le déranger, lui offrir un grand sourire de loin puis continuer mon chemin, lui présenter ce que j'suis quand j'retourne où j'ai fait pousser mon indépendance.

 
Les super-héros ne pleurent pas. Et se faire dire qu'on est fort ça ne suffit plus, faut le sentir au fond de son ventre aussi.  


J'm'ennuie de ma mère. 


Et j'aurais aimé que t'appelles. Que tu le sentes. Même si ça te saoule, même si ça t'est lourd. C'est un emploi à temps plein que t'as pris. 
J't'aime ben pareil... 

1 comment:

SKPOI :) said...

ouf...
tout simplement...magnifique.