25.11.08

L'hiver s'enlaidit et la nuit s'avance. À l'heure qu'il est, les réflexions qui suivent auraient dû se faire en rêve, elles ont déja le caractère flou et précipité qui va avec. Mais j'suis chez-moi ici, c'est rempli de règles que j'ai écrites et enfreintes. Le silence a perdu de sa valeur, je le vends pour presque rien à qui veut bien l'entendre. Son prix cheap me permet maintenant de bouder à voix haute, d'être fâché fort, d'haïr avec la bonne intonation. Les femmes qui l'ont acheté viennent visiblement pas d'ici, elles ricanaient entre elles dans une langue qui chante, et elles sont reparties avec lui en riant plus fort et en me faisant sentir plus soulagée que jamais. C'est que je l'avais acheté pour faire plaisir, pas pour moi, juste pour qu'on continue de m'aimer avec la même force et qu'on m'accuse pas de vol à l'étalage d'émotions injustifiées. J'en avais fait usage quelque temps, puis comme toute chose, je m'en suis lassée. Je me suis écoeurée. Je l'ai mis en ligne, mais personne en voulait. Y'a pas de garantie qui vient avec, il peut te lâcher n'importe quand. C'est pas un bon investissement. J'pensais avoir fait un bon deal et m'éviter d'autres achats comme le pardon, les remords et la raison, qui se vendent encore plus cher... mais non, erreur. Erreur d'acheteuse débutante, de fille bruyante qui savait pas à quoi s'attendre. 

J'm'en suis débarrassée. Et j'avais écrit tout un paragraphe de vérité. Direct, avec un vocabulaire simple qui te pogne au coeur. Pour que tu comprennes ce que tu comprends déjà. Mais je me suis mise à pleurer et dans ce temps-là mon courage fout le camp. Y'a pas envie de voir ça. Y'a plein de lignes qui s'écrivent et qui s'effacent. Merde. 

J'veux retourner chez-nous. J'ai choisi la fuite. C'est lâche hein. 
J'voudrais réécrire sur toi, avec des belles images de paysages, de nuages et de soleil qui claque. 
Mais j'ai pu rien à dire. Ça te fait quoi. 

Vend donc ton ostie de silence. 





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