29.11.08

«I get angry at your words. I'll go home.»

Mes émotions s'érodent et deviennent lisses. Je lève le poing pour dénoncer ce dont j'm'accuse et je cultive mes petites haines en parlant de toi à contre-temps. 
«Je sens rien.»
Ben moi non plus. 
J'me fous qu'y ait pas de neige. J'préfère la version de Spektor à celle de Lennon et j'm'en veux pas autant que tu voudrais d'être égoïste dans mes baisers. 
J'ai le coeur au neutre. J'voudrais me l'enlever de la tête et le lancer sur le feu. Qu'il s'enflamme une fois pour toutes. Que j'me brûle assez pour ne plus recommencer. Que tu mettes la main dessus pour retrouver le battement de ta vie. Que les joues me chauffent, que l'pouls me lâche. 
J'voudrais que tu comprennes ce que j'écris, j'voudrais bien écrire, pu pour me faire mal, ni pour te faire du bien. 
J'voudrais écrire d'un trait. Sans effacer les trop pleins d'honnêteté et le pas assez abstrait. 
J'voudrais que tu parles plus fort que ça. Que t'arrêtes de chuchoter pour pas avoir à crier à force de trop répéter tes non-dits. Arrête de me mentir et j'vais t'aimer moins fort. De la bonne dose. 
Sans les crises de larme et les élans d'exclusivité. Comme tu voudrais. Arrête de mentir et j'vais y parvenir. 
C'est pas ça que ça devait donner. C'est pas de ça que j'voulais traiter. 
J'vais me contenter de l'ordinaire en attendant les mots qui te feront vibrer. La phrase qui te fera pleurer, celle qui te fera me citer. 
D'ici là, j'me pratique. En disant ça, je perds pu la face devant tous ces auteurs improvisés avec la jeunesse pour signature. 
Et j'me rends compte que depuis que t'es là je perds de la vitesse pour te faire avancer plus vite. Et j'me rends compte que les rôles ont été mal distribués. Et j'me rends compte que j'suis mauvaise perdante. Et j'me rends compte que j'pourrai jamais gagner dans ce jeu que j'ai inventé. 

Maudit Montréal. Pleins de sens uniques et de détours inutiles. 
J'voudrais tant que tu comprennes ce que j'écris. 

Un jour faudra s'assumer. Avec les vrais mots. Ceux que t'auras choisis. 

PS: Vos «Je t'aime» sonnent faux. Et j'en suis profondément désolé. 


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