27.10.08

fragment d'âme

Mes ongles sentent la gomme balloune, ma bague déteint sur mon annulaire et mon eye-liner me donne un oeil de femme, trompe-l'oeil de mon regard de p'tite fille. Mon dos me fait mal tout le temps, c'est la cicatrice que la passion de ma vie m'a laissée en héritage et c'est juste pour ça que je le supporte. J'ai souvent les cheveux en bataille, je  les montre rarement comme ça. J'me sens plus réveillée maquillée, je m'endors toujours un peu vers 11h et vers 15h... Je me dis toujours que j'devrais aller au lit de bonne heure après avoir pris un bain parce que je m'ennuie de ma routine d'enfant, mais j'me sens mal de ne pas écrire aux fantômes de ce blog prétentieux et juste pour deux. J'suis pleine de bonnes intentions, mais j'ai perdu de ma volonté et ça me fait chier. Je vis à travers une série de quelqu'un d'autre parce que j'ai peur de savoir qui je suis en-dessous de la pile. Je m'endors un soir sur deux en pleurant, l'autre soir le sourire aux lèvres et secouée d'anciens fous rires. J'm'invente une vie même éveillée, où ma tête et mon corps s'unissent pour m'emmener plus haut et me faire débarquer de la neutralité. J'm'en veux constamment. Pourquoi je sais pas... j'suis née avec la culpabilité tatouée dans le nombril. J'veux être importante dans la vie de bien trop de monde, je m'en emmêle les pinceaux trempés dans le bleu curieux et le rouge morose. J'en attends toujours trop des gens et j'en subis des chocs déceptionnels et des étouffements de rage. Je prends soin des gens parce que j'ai besoin qu'on prenne soin de moi. J'suis rarement satisfaite en général, j'suis jamais satisfaite en particulier. J'aime pas les émotions en montagnes russes, mais j'en suis l'incarnation avec mes crises de larmes et mes dégueulis de mots suivis de fous rires qui me font recracher de l'alcool et couler le mascara. J'aime pas quand les gens vont trop bien, je me sens totalement inutile. Je peux rien y faire... ni les rendre heureux ni tenter de les faire sourire et ça me déprime totalement. En fait, j'aime les gens qui vont «trop» (j'avais oublié les guillemets) bien quand moi je vais bien, ce qui est rare parce que je m'improvise artiste aux humeurs houleuses. Je me sens imposteure. J'ose pu trop dans rien. Jusqu'à mes 17 ans j'étais un coup d'éclat quotidien, je savais où je m'en allais et peu de monde pouvait me barrer la 132. Mais j'suis naïve et égocentrique. On s'est mêlé de me lancer dans un monde de gens talentueux qui m'ont grounder un peu. Et c'est depuis mon entrée très peu fracassante dans le monde des grandes personnes que j'brille moins fort. J'aveugle pu personne. En fait, peut-être, mais je n'ai pu le snobisme de le savoir. J'ai une manie des «trop». J'suis extrémiste. Alors j'aime trop fort et tout croche ou j'te donne ça trop dur et tout mal aussi. Je parle en demi-phrases par peur de je sais pas quoi et ça enrage souvent mon entourage. Avant (avant quoi là?) je finissais mes phrases, mais j'ai brisé trop (encore trop) de choses avec ça. Par choses j'entends des gens là... Les enfants qui chantent à la télé ça me touche, les soldats qui meurent pour leur pays, ça me touche moins. J'suis irrationnelle de même moi.  Je me promets en silence de rester une enfant pour la vie mais mes larmes, ma gueule de fausse femme et mon envie de materner les hommes me trahissent. Je sais ce qui me manque pour être heureuse, mais je m'y attaque pas par peur de ne plus avoir rien à écrire un coup heureuse. J'embellis les choses à ma guise, je les enlaidis à mon avantage. J'ai tout à chialer, mais j'reste consciente que j'suis gâtée. J'suis jalouse des femmes qui ont des têtes d'enfant, des femmes qui sont belles, des femmes qui ont de la gueule et de l'audace plein les poches. J'tombe en amour facilement, et ce sera le plus gros aveu de la soirée parce qu'on me l'a trop (...) souvent reprochée, je n'ai jamais réellement compris pourquoi d'ailleurs. Après on se fait dire qu'on existe au lieu de vivre... Pensez-y une minute. Ok. J'adore qu'on me protège et qu'on me rassure, alors je me fous dans des situations qui demanderont qu'on me décore d'un ruban de sécurité. J'veux devenir une fusion de mon père et de ma mère. J'veux me donner le droit de gravir les échelons jusqu'à l'inatteignable. J'veux être la muse de n'importe qui. J'ai l'ennui aussi facile que la larme, j'm'empêche pas de bouder quand j'en ai envie. J'aime toucher les gens pour me sentir bien vivante. J'aime embrasser longtemps quand il fait froid, et qu'on se déplace pour moi même quand il pleut. Et ce n'est qu'un fragment de mon âme d'enfant prise dans un corps de femme. Et j'hésite à publier ce post. Et j'aurais pu être beaucoup plus honnête, mais j'aime pas paraître trop laide. Et j'aurais pu écrire encore longtemps... Mais je me sens coupable. 

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