
Ma chambre est inondée du bruit de ma vie, mélodie rageuse et rythmée selon les humeurs. Y'a le silence de mon décor glacé qui tente de faire taire tout ce vacarme, qui tente de me ramener vers une accalmie probablement libératrice. Mais pour le moment y'a rien à y faire. Ce tapage est nécessaire pour m'faire oublier que son silence m'est insupportable et que le mien requiert tant d'efforts.
Parce que y'a le silence invisible, dissimulé quelque part dans une foule, caché derrière des voix qui s'élèvent dans les hauts-parleurs d'un bar où personne ne s'entend parler. Ce silence transparent qui soutient le battement d'un coeur précédant le plus attendu des baisers, ce silence transparent qui provoque le croisement d'un regard ou qui suspend le temps un instant (une éternité).
Et y'a ce silence qui crie si fort qu'on lui crie de se la fermer dans la plus grande absurdité. Ce silence qu'on n'invite pas chez-soi, qu'on aimerait briser dans une impuissance. Celui qui s'insère, tout en hésitation, qui se croit empreint de subtilité et qui nous éclate au visage alors qu'nous sommes dans l'attente d'une phrase sauvant la conversation, rassurant l'âme. Celui qui remplace les mots qui ne viennent pas, qui confirme l'absence ou le départ, qui encourage l'abandon et la muette excuse.
Les silences qui apaisent et qu'on remercient, dans les bras de notre autre ou le temps de reprendre son souffle.
Les silences qui dérangent et brusquent les larmes, dans les yeux vides de notre autre ou le temps de réaliser que le poids de la vie se fait parfois trop sentir.
Se taire pour faire mal.
Ou se taire pour bien faire.
Que nos silences soient toujours empreints de nous, témoins du fait que nous sommes au-dessus que tout mot existant. Comme plus grand que la simple existence, comme au-delà de tout.
Que nos silences soient toujours empreints de frissons, de charme perpétuel, qu'ils servent à marquer l'intensité de nos vies, comme s'ils confirmaient notre histoire sans un son.
Y'a de ces nuits où son silence m'effraie. Comme une absence.
Hum. Bruyant (brûlant) silence.
i won't regret saying this thing that i'm saying
is it better than keeping my mouth shut?
that goes without saying.
-T&S
2 comments:
Le silence cacophonique, je le ressens dans le métro, pendant une conversation qui cesse brusquement, au milieu d'un examen rébarbatif...
Je suis heureux de votre texte, il est très évocatoire!
ce fut un plaisir de te lire
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